Charlotte Delbo

Les midis de la poésie

Grande salle - 11.02 > 11.02.20 - 50 min - sans entracte

Charlotte Delbo, jeune journaliste devenue l’assistante personnelle de Louis Jouvet, engagée dans la résistance, est arrêtée le 2 mars 1942 avec son époux Georges Dudach, activiste communiste. Il est fusillé, elle est déportée dans le convoi du 24 janvier 1943 à Auschwitz avec 229 autres femmes. Elle a 25 ans. Elle passe 27 mois dans les camps de la mort, d’où elle revient.

À son retour, alors qu’elle s’était promis – si elle revenait – d’écrire, et de « n’avoir plus peur de Jouvet ! », elle produit d’une traite Aucun de nous ne reviendra, parole poétisée de l’horreur vécue. « Je n’invente pas, je transpose, par l’écriture poétique ». Cette promesse demande d’elle une extrême exigence. « Une affaire aussi extraordinaire ne devrait pas inspirer d’œuvre médiocre » estimait-elle.  En ressort un ouvrage stupéfiant, bouleversant, essentiel.

Entrer dans l’œuvre de Charlotte Delbo, c’est sentir son cœur à vif, les larmes monter si ce n’est la nausée. Sentir aussi que de ce témoignage brut et poétique en appelle à notre faculté de mémoire collective, en notre capacité de s’émouvoir par la parole, et à notre témérité. Charlotte Delbo, passionnée de littérature et des mots, s’était donné comme mission de restituer la parole à celles qui ne sont pas revenues, ou celles qui n’avaient plus la force ou le sens de les exprimer.
Pourtant le nom et l’œuvre de Charlotte Deblo restent étonnamment inconnus pour beaucoup. Est-ce parce qu’elle est une femme ? Une femme qui décrit les femmes « Spectres » et que cela demande du courage de la lire ? Est-ce parce que son engagement inébranlable et son franc-parler dérangent ? Ou parce qu’elle revendique l’écriture poétique pour parler de l’ineffable ?
Trois comédiennes s’interrogent, font le choix de livrer les mots de Charlotte Delbo, et de s’y livrer. En trouvant en elles les échos. Le théâtre, la poésie, et une quête certaine du Beau, vont permettre à Charlotte Delbo de survivre pendant la déportation et de vivre après. De quoi fasciner et interpeller. C’est son engagement, sa passion, son obstination, et son rire et qui nous donnent envie de lui rendre hommage, comme un acte de résistance.
Entre anecdotes, lectures, extraits sonores, réflexions, Mathilde Rault, Deborah Rouach et Stéphanie Van Vyve créent un espace de sororité propice à passer l’œuvre de Charlotte Delbo, comme une invitation à célébrer la vie, précieuse.

Détails

avec Stéphanie VAN VYVE, comédienne et romaniste; Mathilde RAULT, comédienne; Deborah ROUACH, comédienne; Nicolas MARCHANT, artiste dessinateur, vidéaste, compositeur, scénographe et créateur lumière; Lauryn TURQUIN, comédienne, à l’assistanat.

coproduction Les Midis de la Poésie, Théâtre des Martyrs

Dates

  • mar. 11/02/20
    12:40

Photos