MARIE ET WOYZECK

D’après Georg Büchner | Pauline d’Ollone

Salle Henri Ronse - 13.03 > 24.03.24 - 1h35 - sans entracte

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Voyez-vous, nous les gens du commun, ça n'a pas de vertu, mais si j'avais de l'argent, et un costume. Et si je savais parler comme il faut, pour sûr que je voudrais être vertueux.

Ziet U, wij gewone mensen, hebben geen deugdelijkheid maar als ik geld had en een pak. En als ik netjes kon spreken, zou ik zeker deugdelijk willen zijn.

You see we common folk have no virtue, but if I had money and a suit. And if I knew how to speak properly, I would want to be virtuous for sure.

L’histoire du Woyzeck de Büchner est simple, efficace et glaçante : un jeune soldat se porte à la fois volontaire pour être cobaye auprès d’un médecin contre de l’argent et, comme subalterne de son capitaine de garnison, sombre dans la folie et poignarde sa femme.
Avec Marie et Woyzeck, Pauline d’Ollone s’inspire de ce classique inachevé du dix-neuvième siècle, déplaçant l’action de la caserne d’hier à l’entrepôt de la grande distribution d’aujourd’hui, pour interroger nos systèmes de production actuels et les maux qui en découlent, abrutissant les égarés de l’existence qui s’y enrôlent pour subsister.
Elle s’en empare sans rien lui ôter de sa réalité diffractée. À la négativité de la marchandisation de l’être humain considéré comme une ressource à optimiser, elle oppose le feu créateur de la musique et de la poésie : toujours plus de beauté, toujours plus de rêve et d’humanité, toujours plus de sororité et de fraternité.
Elle l’enrichit d’un procès, celui du meurtre de Marie, du féminicide commis par Woyzeck, instruisant deux questions : La violence d’un homme est-elle aveugle à tout autre choix que celui « d’user » et donc de tuer ce qu’il considère comme sa propriété ? Ou bien n’est-elle que la conséquence de la petite graine qui a patiemment poussé, arrosée qu’elle était chaque jour par une idéologie patriarcale, capitaliste et sexiste ?

Distribution | Cast

texte Georg Büchner, Pauline d’Ollone | jeu Pierange Buondelmonte, Sarah Defrise, Marie Denys, Liesbeth Kiebooms, Gaëtan Lejeune, Gabriel Govea Ramos, Naaman Sluchin | chant Sarah Defrise | violon Naaman Sluchin | composition musicale Patrice d’Ollone | basse & guitare musicale Gabriel Govea Ramos | scénographie Vincent Lemaire | costumes Gaëlle Marras | confection costumes Cinzia Derome | lumières Renaud Ceulemans | réalisation marionnette Anaëlle Impe | coach manipulation marionnette Jean-Michel d’Hoop | coaching danse Ignacio Azpillaga Iñaki | maquillages Djennifer Merdjan | régie générale & lumières Stéphane Ledune | régie son Arnaud Grenier | collaboration à la dramaturgie Pierange Buondelmonte | assistanat à la mise en scène Julie Capitan Fernandez | adaptation & mise en scène Pauline d’Ollone

Le texte du spectacle comporte des extraits de W ou la guerre de Steve Sem-Sandberg (traduction Hélène Hervieu), Les enfants Tanner de Robert Walser (traduction Jean Launay), Salomé d’Oscar Wilde et King Kong Théorie de Virgine Despentes

UN SPECTACLE de la Cie LES ÉTRANGERS
COPRODUCTION Théâtre des Martyrs, Mars- Mons Arts de la Scène, Palais des Beaux-Arts de Charleroi, Les Etrangers, La Coop & Shelter Prod Avec le soutien de la Fédération Wallonie- Bruxelles – Administration générale de la Culture, Service général de la création artistique, Direction du Théâtre, de la SACD, de Tax Shelter. be, ING et du Tax Shelter du Gouvernement fédéral belge.
Remerciements à Eutopia et Jean-Marie Piemme. En partenariat avec Saïlence Prod.