VERONIKA MABARDI DANS LE TEXTE

en collaboration avec le Magasin d'Ecriture Théâtrale

Salle Daniel Scahaise - 21.02 > 23.02.24 -

Actrice de formation, Veronika Mabardi naît dans l’entre-deux des langues – le français et le flamand -, et des pays – Belgique et Égypte -, double métissage qu’elle revendique pleinement dans son travail artistique, écrivant romans et pièces de théâtre, réalisant des documentaires radiophoniques, travaillant seule ou en collectif. « Ce n’est pas l’arbre qui l’intéresse, ce n’est pas la montagne. Ce qui intéresse Veronika Mabardi, c’est le paysage, qu’elle sillonne avec l’écriture en bandoulière et la curiosité en guise de boussole. » a-t-on justement écrit à son propos.


En 2022, elle est doublement couronnée par le Grand prix du roman de l’Académie Royale de Langue et de Littérature Françaises de Belgique, pour son roman Sauvage est celui qui se sauve (publié aux Editions Esperluète), et par le Prix SACD-Scam.
Belle occasion pour le Théâtre des Martyrs de reprogrammer l’indémodable spectacle Loin de Linden (publiée aux Editions Lansman en 2014, et distinguée par le Prix Triennal de Littérature dramatique de la Fédération Wallonie Bruxelles) et de vous inviter, en collaboration avec le Magasin d’Ecriture Théâtrale, à (re)découvrir à la suite, six de ses textes en trois soirées : La Maljoyeuse, Adèle, La Matrice, Eden Palace, Sauvage est celui qui se sauve, Paroles rapportées (composé d’extraits de On est des inutiles et c’est à ça qu’on sert et de Maisons d’enfance), par le biais de lectures qui seront confiées à différent·e·s artistes de la scène.


JE SUIS NÉE À LEUVEN. UNE MAMAN FLAMANDE, UN PAPA À MOITIÉ BELGE, À MOITIÉ ÉGYPTIEN, DEUX FRÈRES ET UNE SOEUR, DONT DEUX NÉS EN CORÉE. LA PREMIÈRE PHRASE APPRISE À ÉCRIRE EST : EEN MAN MET EEN AAP. JE N’ÉCRIS PLUS EN FLAMAND DEPUIS QU’EN 1972, LOUVAIN A DÉCIDÉ DE SE DÉFINIR SELON LES RÈGLES DE L’APPARTENANCE À UNE LANGUE PLUTÔT QUE DE RESTER LA VILLE DE TRANSMISSION DU SAVOIR QU’ELLE ÉTAIT DEPUIS LA FONDATION DE L’UNIVERSITÉ.

L’ADAGE FAMILIAL DÉCRÉTANT QUE LA TERRE EST VASTE ET QUE SI ON NE VEUT PAS DE TOI ICI, C’EST L’OCCASION DE SE TRANSPLANTER AILLEURS, J’AI GRANDI À LOUVAIN-LA-NEUVE, À L’OMBRE D’UNE BIBLIOTHÈQUE DIGNE D’UNE B.D. DE SCIENCE-FICTION, CONSTRUITE SUR LES HAUTEURS DE LA VILLE NOUVELLE, LÀ OÙ D’ORDINAIRE ON BÂTIT LES ÉGLISES. DANS LA BIBLIOTHÈQUE FAMILIALE, LE CORAN, LA BIBLE, LE PETIT LIVRE ROUGE, LE PETIT LIVRE VERT ET « CLEFS POUR LE ZEN », ÉTAIENT RANGÉS CÔTE À CÔTE ET LA TÂCHE ME REVENAIT DE LES ÉPOUSSETER UNE FOIS PAR AN.
CHANGER D’IDENTITÉ AU GRÉ DES PROJETS ME SEMBLAIT UNE BELLE OCCUPATION, J’AI DONC OPTÉ POUR LE MÉTIER DE COMÉDIENNE. JE N’AI RIEN COMPRIS À L’ÉCOLE. MON APPRENTISSAGE S’EST FAIT DANS LES JEUNES COMPAGNIES, AUX ATELIERS DE L’ECHANGE ET DANS LA COMPAGNIE RICOCHETS. DÉMONTER ET CHARGER LE CAMION, FAIRE LA BILLETTERIE, RENCONTRER LES SPECTATEURS OU DÉFENDRE UN PROJET ONT ÉTÉ AUSSI FORMATEURS QUE DE METTRE EN SCÈNE OU D’ÉCRIRE. J’AI ÉCRIT QUELQUES PIÈCES, DES TEXTES HYBRIDES, DES TEXTES ÉPHÉMÈRES LIÉS À LA RENCONTRE DU PLATEAU, DE LA SALLE D’EXPO, DE DANSE, DE CONCERT. POUR L’INSTANT C’EST L’ÉCRITURE QUI PREND TOUTE LA PLACE.
Veronika MABARDI

PROGRAMMATION

Jour 1 – MERCREDI 21.02 – IMAGINAIRE
18h00 : La matrice
Avec Sarah Brahy, Coraline Clément, Julie Capitan Fernandez, Megane Danton
Mise en voix Virginie Thirion

La matrice est un texte en mouvement. Son écriture a commencé lors de la résidence « Enfin seul », à L’L, en 2000. Pendant un mois j’ai constitué une matrice de textes autour de l’affirmation Je suis une femme. À partir de ces fragments de longueurs et formes diverses, une série de performances ont été mises en place, avec la plasticienne Catherine Nuyt et, notamment, l’actrice Magali Pinglaut, sous le titre La main gauche. Depuis lors, certains textes ont quitté la matrice pour s’incorporer ou se développer ailleurs (Loin de Linden, Pour ne plus jamais perdre, Sauvage est celui qui se sauve…), d’autres sont venus les remplacer. Le texte propose aux actrices de se créer leur propre trajet au moyens des fragments, à associer ou dissocier, répéter, écarter, de manière aléatoire ou non.
Texte inédit.

20h15 : Eden Palace
Avec Daniela Bisconti, Cathy Min Jung, Louise Moret, Nicolas Ossowski, Babetida Sadjo, Mehdi Zekhnini
Mise en voix Cathy Min jung
Lena, une jeune femme hantée par son ami disparu, fait un étrange voyage entre réalité et hallucination. À la recherche du garçon, elle arrive dans une usine désaffectée, réapproprié par la nature. Lorsque les machines se sont arrêtées, l’endroit s’est transformé en squat. Vingt ans plus tôt, au cours d’une fête, un homme y est tombé du toit. Certains l’ont vu s’envoler, d’autres disent qu’il s’est suicidé, d’autres qu’il était sous influence. Lena rencontre Nero, qui semble n’avoir pas quitté l’endroit depuis la fermeture de l’usine. Avec lui, elle apprend à écouter les fantômes, et retrouve son ami.
La pièce, écrite en 2002, a été mise en jeu au cours d’un laboratoire de la Compagnie Ricochets, sous l’oeil attentif de Mathieu Richelle.
Texte inédit.


Jour 2 – JEUDI 22.02 – LES MAISONS
18h00 : Maison d’enfance
Avec Marie-Camille Blanchy, Michele de Luca, Antoine Herbulot, Manon Joannoteguy, Annah Schaeffer
Mise en voix Héloïse Ravet
Une quinzaine de personnes ont accepté de raviver pour l’autrice les souvenirs de leurs maisons d’enfance. Ils l’ont accueillie chez eux et ont raconté, sous le regard bienveillant de la dessinatrice Réjane Hallet, les odeurs, les voix, les premières pensées, premières visions du monde. Ces récits intimes où se mêlent maisons rêvées et imaginaires traversent un désert, un quartier résidentiel, une terrain sauvage, une chaumière en bordure des bois, un château. Ils évoquent l’enfance, où naissent fondamentalement nos grandes histoires, celles qui font de nous ce que nous sommes tous, des porteurs de récits.
Le texte est né d’une commande faite par le Centre Culturel de Court-Saint-Etienne et l’IAD – théâtre. Il a été créé à Court-Saint-Etienne en 2002, dans une mise en scène de Janine Godinas.
Le texte est publié en 2002 aux Editions Luce Wilquin.

20h15 : La maljoyeuse
Avec Grégory Carnoli, Jessica Fanhan, Francesco Italiano, Aline Mahaux, Lara Ceulemans
Mise en voix Jeanne Dandoy
Quand on arrive au bout de la route, on voit la maison, La maljoyeuse. Suzane, sa soeur Claire et Abel ont transformé ce bout de terre abandonné en un hôtel où les voyageurs viendront des quatre coins du monde pour faire la fête. C´est leur manière d’échapper à la vie sans surprise que leur propose le village, aux regards embusqués derrière les petits rideaux… Pour attirer les gens qui rêvent d’un monde meilleur, Suzane invente la légende de la Maljoyeuse, la sorcière qui délivre du passé… Mais le temps passe, l´endroit se démode et la légende devient une malédiction.
La pièce a été créée en 2003 au Théâtre de l’Ancre, dans une mise en scène de Frédéric Dussenne.
Le texte est publié en 2004 aux Editions Lansman.


Jour 3 – VENDREDI 23.02 – LES FILIATIONS
18h00 : Adèle
Avec Elise Di Pierra et Janine Godinas
Mise en voix Héloïse Jadoul
Adèle revient chez la vieille Maria qui l’a élevée. Elle retrouve le village de son enfance, la mer sans pêcheurs, l’épave sur laquelle elle jouait à être Anne Bonny, la femme pirate qui affrontait tous les dangers pour être libre. Adèle est perdue. Il y a quelqu’un dans son ventre, dont elle est désormais responsable. Et un homme l’attend en ville. Ce n’était pas prévu. Ce qui était prévu, c’est qu’elle partirait en mer, affronter l’inconnu. Et pour l’inconnu, il n’y a que Maria qui soit de bon conseil.
Le texte a été écrit pour Agathe Détrieux, et a été créé par elle, dans une mise en scène de Patricia Houyoux, en 2016, au Festival de Spa.
Le texte est publié en 2016 aux Editions Lansman.

20h15 : Sauvage est celui qui se sauve
Avec Jeanne Dandoy, Jessica Fanhan, Aline Mahaux et Consolate Sipérius.
Mise en voix Jeanne Dandoy
En 1997, Shin Do Mabardi est mort brutalement, dans un accident de voiture. Il laissait son travail de céramiste, ses dessins, une pile de carnets et, dans la mémoire de ceux qui l’ont connu, une impressionnante douceur et beaucoup de silence.
Veronika Mabardi se place à l’endroit de ce silence pour suivre les traces qu’il a laissées, comme on suit une piste. Elle délie les souvenirs d’enfance, dans le tourbillon des années 70, les éblouissements de l’adolescence au creux des années Thatcher, la connivence et le lien entre une sœur et un frère désorientés. Elle dresse la cartographie de cette rencontre improbable, au sein d’une famille métisse.
Le texte est publié en 2022 aux Editions Esperluète.

Dates

  • mer. 21/02/24
    18:00
  • mer. 21/02/24
    20:15
  • jeu. 22/02/24
    18:00
  • jeu. 22/02/24
    20:15
  • ven. 23/02/24
    18:00
  • ven. 23/02/24
    20:15

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